Après l'énorme échec de The Spirits Within, Square revient dans le milieu du cinéma en images de synthèse.
Après le flop de Final Fantasy X-2, Square nous propose à nouveau la suite d'un titre de sa série fétiche.
Défi plutôt difficile, non ? Essayer de contenter les millions de
fans du jeu le plus vendu de la firme, il fallait oser. Et y mettre les
moyens. Mais commençons plutôt par l'histoire.
Deux ans après la destruction du météore. Alors que la planète se
remet lentement de ses blessures, les habitants de Midgar, ayant été
plus ou moins en contact avec la Rivière de la Vie, contractent un à un
une étrange maladie baptisée Géostigma. Cloud (nb : je n'arrive plus à
l'appeler "Clad", désolé pour les puristes de la traduction française)
mène une vie solitaire, remplissant tout de même la fonction de
transporteur pour la "Strife Delivery Service", société créée par Tifa
à la place du 7e Ciel. Mais une nouvelle menace commence à poindre,
sous la forme de 3 hommes se prétendant "enfants de Jénova", et prêts à
tout pour retrouver leur mère et accomplir la fameuse Réunion. De quoi
réveiller le spectre de la Shinra et des souvenirs douloureux pour
Cloud.
Comme le film n'est pas encore sorti dans nos contrées, je m'arrête là dans le récit pour ne rien spoiler.
Pour faire court : ce film est une tuerie. Graphismes
irréprochables, animation incroyable, combats dantesques, scènes
anthologiques, bon scénario, musiques endiablées, clins d'oeils
innombrables, charisme des personnages au top, tout y est, et les
superlatifs manquent pour décrire toute la justesse de ce chef
d'oeuvre. Voilà, après le cri du coeur, entrons un peu dans le détail.
Les graphismes, même moins réalistes que dans FFTSW, n'ont rien à
envier à ce dernier. Le même soin a été apporté aux visages, et nos
personnages préférés sont plus beaux que jamais. Tifa se gratifie ainsi
d'un style à la Matrix fort bien trouvé, Vincent a plus de classe que
jamais et les traits de Rouge 13 sont affinés pour révéler toute son
apparence bestiale. Les autres sont aussi présents, pour notre plus
grand plaisir, même si on pourrait déplorer que leur présence ne soit
presque qu'anecdotique.
Les combats... Après la trilogie Matrix, j'ai fait un rêve. J'ai
rêvé qu'un film d'animation pourrait un jour aller au-delà de ces
affrontements déjà géniaux dans leur dynamisme et leur mise en scène.
Et si on pouvait y ajouter des épées, ce serait le summum. Et Nomura
l'a fait. La perfection est dans ces combats, à mains nues ou à l'arme
blanche, aussi bien dans la mise en scène, les plans ou les
chorégraphies (grandement inspirées des coups et limit breaks du jeu).
Véritables délices pour les yeux, on ne peut qu'être déçu à chaque fois
que ce soit déjà fini... pour mieux recommencer, et en encore plus
beau, quelques minutes après!
Et la musique, interprétée en grande partie par les Black Mages,
colle parfaitement à tout ce déluge d'action pure. On sent enfin que le
groupe se déchaîne, les reprises de thèmes cultes du jeu sont
magnifiques, et le guitariste s'emporte tellement qu'il faut parfois
plusieurs écoutes d'un morceau pour trouver de quelle musique originale
il est inspiré! Je pense notamment aux reprises des thèmes de combat et
de boss, quasiment méconnaissables. Les créations originales sont aussi
à applaudir, collant parfaitement à l'animation, et toujours d'une
grandeur et d'un rythme effréné parfait dans chaque scène. Finalement,
le seul regret sur la musique pourrait concerner les reprises au piano,
absolument identiques à celles de l'album piano collections sorti il y
a quelques mois. En résumé, ruez-vous sur cet OST d'une qualité rare.
Et enfin, le scénario... Je dirai peu de choses, car bien qu'on
parle de Final Fantasy, l'histoire n'est pas la raison qui doit pousser
à voir ce film. Alors oui, tout ça est loin d'être aussi profond que
dans le jeu, mais en moins de 2 heures, et avec toute l'action qu'il y
a autour, il aurait été difficile de construire un vrai scénario digne
d'un jeu de 60 heures. Mais le tout reste tout de même parfaitement
cohérent, et réserve bien des surprises... De nombreux clins d'oeil et
autres références parsèment toute l'oeuvre, et il y en a pour tous les
gouts, des plus évidents (scène du début identique à la toute fin du
jeu, musiques, limit breaks des personnages), à certains plus
difficiles à voir (l'épée de Zack que Cloud plante sur le lieu de sa
mort, les affiches Loveless).
Au final, je ne peux pas conclure ce post sans un grand Merci. Merci
à Square, et plus precisément Tetsuya Nomura, Nobuo Uematsu & The
Black Mages, pour cette bonne heure et demie de pur bonheur, de vrai
plaisir, de beauté suprême. Un vrai film de rêve, qui est au cinéma ce
que FFVII est au jeu vidéo. Ce qui se fait de mieux, tout simplement.